Hello, ola, sombre hĂ©ros, te qui lĂ  ?

Bon, je vous l’accorde pour l’espagnol je suis très loin du niveau de mon fiston. Nous avons donc quitté Palma de Majorque par un joli temps de Toussaint. Pluie et froid. Même à Majorque. Comme quoi tout se perd.

Les conditions météo un peu incertaines nous dirigeaient vers Dénia, au-dessus d’Alicante, mais au fur et à mesure nous avons bifurqué vers le sud, direction Alicante, puis Carthagène et nous avons décidé de prolonger jusqu’à Almérimar, car il est prévu un gros coup de Sud Est à partir de Lundi. Nous devrions être à destination dimanche dans la matinée.

Après ce sera le passage de Gibraltar et le cap de Trafalgar, en espérant que Murphy nous en fasse pas le coup (de Trafalgar). A propos d’anglais, il nous faut remercier, notre Stanley numéro 2, notre pilote automatique, qui, pour l’instant, gère très bien le bateau et nous permet des tranches de sommeil de trois heures et des quarts uniquement de surveillance. Plus de temps à passer à la barre. Le luxe.

Pour ceux qui n’ont jamais naviguĂ©, ohĂ©, ohĂ©, je vais vous dĂ©crire une journĂ©e banale, quelconque. Prenons par exemple celle de notre dĂ©part de Palma : RĂ©veil 5 heures du mat, j’ai encore des frissons. 6 heures, prise de la mĂ©tĂ©o, AĂŻe il y a un avis de gros temps ponctuel. Discussion, prise de fichiers mĂ©tĂ©o sur internet, re-discussions, deux, trois rangements de dernière minute et nous partons Ă  08 h 30. Nous sortons de la Baie, après 3 heures de moteur et nous mettons les voiles direction Ibiza. Encore un peu de moteur car le vent est faible et enfin vers 15h30 le vent est au rendez-vous jusqu’à 10h30 vendredi matin.

La nuit se passe sans soucis majeur, quelques rĂ©glages de voiles pour coller aux changements de direction et Ă  la force du vent. Nous naviguons avec une rĂ©duction de voile, un ris, et la trinquette, voile d’avant plus petite que le gĂ©nois qui permet de mieux absorber une montĂ©e en puissance du vent. Les puristes pourront bien sur jaser qu’avec 18 nĹ“uds de travers, au largue (non, il n’y a pas de fautes d’orthographe, nous Ă©tions bien au large sous une allure de largUe), un ris et une trinquette, c’est ceinture et bretelles. Ce n’est pas faux et je l’assume. Mais la nuit, si je peux Ă©viter de monter sur le pont pour faire des manĹ“uvres, aider Brigitte et couper mon prĂ©cieux sommeil, et bien je prĂ©fère faire jaser que me faire « saucer ». D’autant que les Ă©clairs, et les gros nuages noirs menaçants Ă©taient sur notre route. Il n’empĂŞche qu’à la fin de mon quart j’ai dĂ» remettre en place le hale bas rigide, qui maintient la bĂ´me horizontale en place, la manille s’était dĂ©vissĂ©e. Je n’avais pas mis le nĂ©cessaire pour empĂŞcher un dĂ©vissage fortuit.

Au petit matin nous avons bifurquĂ© de notre route initiale pour partir au sud, direction, donc Alicante. A 8 h petit dĂ©jeuner, moment de convivialitĂ© s’il en est. A force de se croiser, d’échanger les informations du quart, on se croirait en poste Ă  l’usine ? HĂ©, les copains n’oubliez pas que je suis Ă  la retraite, hein ! Bref, pendant le petit dej, discussion sur la ou les routes Ă  prendre, traçage des routes, calcul des way points, dĂ©termination de l’heure d’arrivĂ©e et comparaisons avec les fichiers mĂ©tĂ©o chargĂ©es la veille et interrogation du routeur bĂ©nĂ©vole, le fiston, que je remercie ici une fois encore. Un ange veille sur nous pour contrer le vilain Murphy. Et comme cet ange s’appelle GwenaĂ«l, Ange blanc en Breton, c’était prĂ©destinĂ© d’autant qu’une amie, nous a offert une petite figurine d’un ange blanc. Nous devrions ĂŞtre protĂ©gĂ©s. Enfin espĂ©rons-le !

Toute la descente de la Costa Brava, Ă  30 milles des cĂ´tes, quand mĂŞme, la vigilance est de rigueur, bateaux de transport, voiliers, pĂŞcheurs, il faut parfois slalomer entre eux pour Ă©viter les collisions ? Rien que ça, c’est une occupation permanente, d’autant que les quarts continuent mĂŞme dans la journĂ©e. Très souvent Ă  deux, mais très souvent, aussi, une sieste voire deux sont nĂ©cessaires pour rĂ©cupĂ©rer la fatigue des nuits coupĂ©es. MĂŞme si le roof rigide qui Ă©quipe le bateau nous protège bien, parfois la pluie venant de derrière ou la simple humiditĂ© de la nuit nous refroidit et nous fatigue, sans compter les bruits divers du bateau, des vagues, du moteur, de la vhf, etc… Il y a encore des amateurs pour venir Ă  bord ? Ce serait avec plaisir, bien Ă©videmment. Surtout au port, si je comprends bien…

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Nous sommes pour l’instant en route vers Carthagène, et je profite que Brigitte dorme, pour avancer le blog, que j’ai dû mettre de côté à Palma du fait des travaux sur le bateau.

Je finirai, lorsque nous serons à Almérimar.

Comme promis, voici la suite. Nous sommes bien arrivé à Almérimar dans la nuit de samedi à dimanche, à 4 heures du matin, après une succession de changement de voiles, de moteur quasiment toutes les deux ou trois heures. En effet nous avons alterné vent faible 5 nœuds jusqu’à 15. Et là, je dois remercier encore mon fiston pour l’excellent travail réalisé sur les voiles. Nous déroulons, enroulons, re-déroulons sans effort notre génois, plus petit certes, mais plus maniable, et notre trinquette. Le top.

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Donc, partis de Palma de Majorque jeudi matin Ă  8h30 nous sommes arrivĂ©s dimanche matin Ă  4 heures. Soit, je vous fais grâce du calcul, dĂ©formation professionnelle, quand tu nous tiens, soit disais-je : 68 heures de navigation. Trois nuits et trois jours pour faire simple pour un trajet de 313 nautiques soit Ă  peu-près 580 kms Ă  une vitesse de plus de 5 nĹ“uds, moins de 10 kms/heure. Ouf ! Sur le montage que j’ai rĂ©alisĂ© sur le parcours suivi, en bleu c’est le parcours thĂ©orique, Ă©tudiĂ© sur la carte, avec les waypoints Ă©tablis en fonction de la vitesse et en rouge la trace effectuĂ©e rĂ©ellement.

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A l’ouverture de la capitainerie nous nous sommes inscrits et nous avons obtenu une place pour trois nuits. Nous en avons profitĂ© pour remplir le rĂ©servoir de gas oil et trois bidons supplĂ©mentaires. Les autres seront remplis Ă  Gibraltar, devinez pourquoi ?

Par contre nous n’avons vu ni dauphins, ni baleine. Brigitte a vu une bonite, petite, sauter hors de l’eau, et pis c’est tout ! J’ai tentĂ© ma chance, en ma qualitĂ© de pĂŞcheur, mĂ©a culpa, mĂ©a maxima etc… et j’ai trouvĂ© plus facile d’ouvrir une boĂ®te de maquereau. Mais je vais nĂ©anmoins persister dans le pĂ©chĂ©, non pas celui-lĂ , le pĂŞcher, ah, non ! la pèche, Brigitte me susurre Ă  l’oreille : la pĂŞche. Je prĂŞche dans le dĂ©sert ou bien c’est le dĂ©lire dĂ» Ă  la fatigue.

J’arrête, sine die, mes élucubrations et je vous retrouverai, j’espère nombreux, encore, et je vous en remercie, au prochain chapitre.