Bonjour à tous,

Un petit mot du Québec. Cela fait maintenant 1 mois et demi que nous sommes arrivés chez les cousins Nord-Américains et nous pouvons vous garantir que nous n’avons pas chômé.

Après les formalités douanières et d’immigrations, pour moi, bien sûr, seul occidental au milieu d’une foule d’asiatiques, nous avons pu récupérer notre valise qui tournait depuis deux heures sur le manège à bagages, récupération de la voiture de location et direction la cousine de Brigitte à Montréal.

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Pas de décalage horaire puisque la Martinique est dans le même fuseau horaire. Le lendemain matin rendez-vous avec la banque pour authentifier et officialiser notre compte ouvert il y a 4 ans.

Une nuit supplémentaire chez la cousine et départ pour Trois-Rivières et notre Airbnb : bien placé pour ce qui concerne notre recherche de maison, par contre pas de wifi comme prévu ! L’hôte accepte de nous faire une réduction de 50 dollars. Nous pourrions vous parler des déboires avec Airbnb, surtout avec certains hôtes, mais la société ne souffre d'aucune critique. Les employés d'Airbnb ont été parfaits, très réactifs et très commerciaux. Quand c'est bien il ne faut pas hésiter à le dire, dans le cas contraire également, cela va sans dire.

Nous faisons connaissance avec les centres commerciaux de la ville. Pour ceux qui connaissent Plan de Campagne, il y en a trois comme ça dans et autour de Trois-Rivières, l'Amérique du Nord, quoi !! Nous achetons une carte de téléphone avec du data pour avoir accès à internet et prendre des rendez-vous pour visiter les maisons préalablement sélectionnées sur un site spécialisé : l’équivalent, en mieux, de «du Particulier à Particulier ».

Première acquisition nécessaire, la voiture. Après quelques recherches, nous nous sommes adressés à un gros concessionnaire et nous avons acquis une Kia Soul de 2014. C’est amplement suffisant pour 6 mois par an. Par contre, nous apprenons qu’il nous faudra changer nos permis Français par un permis Québécois. Et là, surprise ! Autant je peux rouler pendant 6 mois avec mon permis international, voiture et moto, autant, dès l’achat d’un véhicule les assurances m’obligent à changer mon permis Français auto dans les 90 jours, mais pas pour la moto. Si je veux rouler en moto, il me faudra repasser le permis, plus de 40 ans après. De plus, j’aurai un permis probatoire qui m’interdira de rouler de minuit à 5 h du matin et de prendre un passager pendant 11 mois date à laquelle je passerai la conduite sur route qui validera mon permis définitif !

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Là, j’ai les « boules ». Surtout que les routes Québécoises n’incitent pas à une débauche de pilotage. Une légère courbe, je n’ai pas dit virage, après 20 kms de ligne droite. Donc, la moto c’est fini, du moins au Québec. C’est quand même du grand n’importe quoi, confirmé par un fonctionnaire du Service d’Assurance Auto du Québec, la SAAQ, mais c’est la loi.

Bref, wait and see, la moto…

Il y a plus urgent, avec un retour à Montréal pour rendre la voiture de location que nous avions prise pour 15 jours et récupérer nos cartes bancaires, au nombre de trois pour chacun de nous : une carte de débit, une carte de crédit et une carte de débit virtuel pour les achats sur internet. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer.

Par contre, aussi bien dans les commerces que dans les administrations, surtout les administrations quand on connaît celles de France, l’accueil est vraiment au top. Une patience pour expliquer les tenants et aboutissants. Pas d’énervement, toujours le sourire, prévenant. Nous avons par exemple contacté le service de l’urbanisme, avec deux visites au préposé, sans rendez-vous, plus trois mails avec une liste de questions. Toujours bien reçu. Explications détaillées. Aide proposée. C’est surprenant. C’était pareil aux douanes et à l’immigration, et à la banque. Ça nous change quand même un peu.

Premier rendez-vous, première offre d’achat, mais nous ne sommes pas seuls. Il y a déjà une offre acceptée par le vendeur, néanmoins il accepte la nôtre car il peut continuer à présenter son bien à la vente malgré une première offre acceptée à la condition qu’il prévienne le premier acheteur qui a 72h pour lever ses conditions préalables à l’achat, comme vendre son propre bien ou obtenir un prêt. Malheureusement pour nous, ce premier acheteur, un jeune couple a pu lever toutes ses restrictions dans le temps imparti. Exit notre proposition. Déception. C’était notre maison favorite !

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On laisse passer un jour, le temps de dissiper la déception et nous repartons en recherche. Nous finissons par trouver notre cabane. Nouvelle offre d’achat. Manque de chance nous nous retrouvons en double avec un autre acheteur en même temps qui a augmenté fortement son offre initiale sur laquelle nous nous alignons. Deux acheteurs, comment cela est-il possible ? Tout simplement parce que au Québec il est possible, en temps qu’acheteur, de se faire représenter par un courtier immobilier qui peut présenter à un vendeur, même s’il n’a pas de mandat de la part du propriétaire, son client.

Nous, nous avions contacté le courtier du vendeur, qui détenait le mandat. Il représentait son client, pas nous. Le courtier concurrent a présenté l’offre de ses clients avec moult argumentations alors que la nôtre n’était pas défendue de vive voix, le courtier contacté ne pouvant, de par la loi, prendre parti pour d’autres acheteurs qu’il ne représentait pas.

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Là encore, déception, malgré un effort budgétaire, la vente nous est passée sous le nez. Le vendeur, plus exactement la vendeuse, mère de trois adolescentes a préféré l’autre acheteur également parent de trois adolescentes. Un choix à l’affect. Nous n’avons pas pu lutter.

« Jamais deux sans trois » dit le proverbe. J’ai recontacté un propriétaire du listing initial qui début juin avait prévenu que sa maison ne pouvait être disponible avant fin juillet et donc, la date étant trop éloignée, à ce moment-là, avait été écartée des recherches.

La maison était toujours à la vente, et pour cause, le délai de fin juillet avait refroidi surement des acheteurs potentiels, comme nous, pressés de trouver un logement. Il faut savoir qu’au Québec, les baux sont d’un an, du 30 juin au 1er juillet de l’année d’après, donc le 1er juillet c’est le grand chambardement ! Les locataires qui veulent changer cherchent une nouvelle adresse et ceux qui veulent acheter se lancent dans une quête éperdue de maisons.

Donc, cette fois-ci, après plusieurs visites, très rapprochées, nous avons fait une offre d’achat qui a été acceptée. Là, nous sommes les premiers, nous n’avons aucune condition particulière qui ne puisse être levées en 72 h. C’est good ! Pour un aperçu Streetview voici l'adresse : 3765 rue Jean Talon - Trois-Rivières (Québec).

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Dans la foulée, nous contactons un notaire et obtenons un rendez-vous pour la signature le 11 juillet. Tout va vite au Québec. Pas de délai de préemption de la mairie à attendre et comme il n’y a pas, en ce qui nous concerne, d’emprunt il n’y a pas de délai bancaire, encore que dans ce domaine il est possible d’avoir une réponse de la banque en 5 mn. Dingue ! Nous comprenons pourquoi le jeune couple de la première maison a pu réagir si vite alors qu’il n’avait pas bougé depuis le 10 mai, date de son offre d’achat.

Nous apprenons petit à petit le fonctionnement du Québec. Et nous avons des surprises régulières. J’ai passé quasiment deux jours au téléphone pour obtenir une assurance pour la maison. Comme nous quitterons la maison 5 mois par an pour rejoindre le bateau, que nous n’avons aucune antériorité d’assurance au Québec, que notre cote de crédit est inexistante, même si nous payons cash, cela a été la croix et la bannière pour trouver un contrat. Entre ceux qui refusent purement et simplement parce que nous sommes sans référence, atypique, hors standard, et les autres qui veulent bien mais à des prix prohibitifs, il faut, comme ils disent ici, « magasiner », c’est-à-dire demander des devis.

Entre toutes les démarches officielles, les recherches et visites de maisons, les sélections de magasins pour nos approvisionnements et achats divers à venir, nous avons quand même gardé quelques moments pour visiter la région.

Nous sommes allés visiter un restaurateur que nous avions rencontré en Martinique, à la marina du Marin. Et nous avons mangé notre première poutine, et plus tard à Trois-Rivières THE glace, la première d'une longue série.

A propos de la poutine, je pensais que c'était un plat traditionnel au Québec, bien riche tenant au corps pour affronter les grands froids, et bien non, c'est une création d'un restaurateur soit de Québec ou de Drummondville, en 1957 ou 1960, il y a guéguerre sur l'origine. Facile à faire et à manger, ce plat est rapidement devenu populaire et possède maintenant tout une déclinaison de préparation. C'est devenu un must incontournable pour les touristes et les Québécois mais moyennement gastronomique, il faut le reconnaître.

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Nous sommes allés visiter un musée, ancien moulin et scierie, fonctionnant à l’énergie hydraulique. Très intéressant hormis les explications, fournies sur une vidéo d’anciens québécois y ayant travaillé au début du XXème siècle, qui étaient totalement incompréhensibles. Un accent, des expressions que même les jeunes qui travaillaient à l’accueil du musée n’arrivaient pas à comprendre. Nous leur avons suggérer de sous-titrer la vidéo.

vieux_moulin.jpg etang_du_moulin.jpg Bassin_d_alimentation_de_la_roue_a_aube.jpg

Nous avons également visité les vestiges des plus anciennes forges de l’Amérique du Nord. Là aussi visite intéressante, bien organisée avec une mise en scène du guide : costume d’époque, langage d’époque, anecdotes et légendes.

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Là pendant 9 jours c’est le Festivoix de Trois-Rivières, des concerts très nombreux dans plusieurs endroits de la ville. De tous les genres, rock, variété, jazz, rap, hip hop, classique, etc… Résultat, le centre-ville foisonne de monde, d’animations. Des milliers de personnes chaque soir dans la vieille ville et nous n’avons pas vu une seule bagarre, ni embrouille.

vieux_trois_rivieres.jpg vieux_trois_rivieres_2.jpg Le_vieux_Trois_Rivieres_3.jpg embouchure_de_la_saint_maurice_2.JPG embouchure_de_la_Saint_Maurice.JPG Le_Saint_Laurent.JPG

Donc pour l’instant, le bilan est plus que positif. Et en un mois et demi nous ne nous sommes pas endormis, bien que de temps en temps nous ayons eu le sentiment de nous ennuyer un peu. Il faut dire qu’entre les Airbnb et la location mensuelle pour le mois de juillet, nous avons l’impression de camper un peu.

Encore un peu de patience. Nous emménageons le 30 juillet et là avec les quelques travaux que nous avons prévu d’engager, notre emploi du temps sera bien chargé. Nous devrions récupérer notre container de déménagement entre le 5 et le 15 août, si tout va bien.

Par contre, nous avons déjà repéré notre piste d'entrainement à 50 m de la maison, enfin quand je dis piste d'entrainement je devrais dire, pour ce qui me concerne, piste de torture, de souffrance. Le masochisme, le plaisir dans la souffrance, ne m'a pas encore atteint.

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En attendant, le 6 juillet nous sommes allés à Québec ville, sur l'île d’Orléans, pour une journée, grande réunion familiale, où Brigitte a pu retrouver oncles, tantes et cousins/cousines. Même son père et son frère !

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Le Festivoix, festival de musique, étant terminé place au Défi hors-piste avec des démonstrations et des compétitions de skateboard, de wakeboard, de snowboard et ski, le tout sur des pistes ou piscines préalablement installées. Une organisation tip/top.

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Nous sommes agréablement surpris par le nombre d’animations estivales dans cette ville. Nous avons d’ailleurs pris nos places pour voir, en août, le Cirque du Soleil, troupe mondialement connue. Ce weekend, à la Pointe du Lac, c'est la fête des microbrasseries, le Festival Brassicole de la Mauricie, avec concert rock des eighties, juste ce que j'aime (Ledzep, Deep Purple, the Doors, the Stones, enfin j'espère...), dégustation de bière, évidemment et plein d'autres animations. A titre d'information, il y a 218 microbrasseries au Québec, c'est fou ! Je reste quand même à la Guinness stout, même si j'ai pu apprécier une ou deux stouts de microbrasserie qui pourraient remplacer mon irlandaise préférée, lors d'une rupture de stocks.

Donc, hormis le permis moto, qui me reste quand même en travers de la gorge, « tout va bien dans le meilleur des mondes », pourvu que cela dure.

Nous vous souhaitons de passer un très bel été ! A plus... Portez-vous bien !